01/08/2012

jours après jours

"-Je t'appelle pour que tu ne t'inquiètes pas en entendant les nouvelles qu'une maison a explosé dans ma rue..."
"-j'ai passé l'examen, ils m'ont posé des questions surtout sur la fiscalité. Ils me proposent une place aux douanes à partir de juin..."

Le long de la voie dans une clairière au milieu des bois 
une famille de bisons à longues cornes et pelage roux couchée au bord d'un ruisseau.

-" Si vous vous plaisez bien, c'est rien de se lever tôt..."
-" Quand je pense aux anciens collègues qui n'ont pas pu  partir..."
-" Ta femme elle a une voix douce".
-" Ma femme elle est assistante sociale...
...Il est entré, il a retourné la table. Elle s'est reculée et a appuyé sur le bouton pour appeler les flics, il est entré dans l'ascenseur il a jeté des coups de pied il est sorti il a démoli une borne en béton... Il voulait de l'argent."
-" Tu imagines si tu as un type comme ça qui est ton locataire..."
-" Les gens ont fait des emprunts. A l'heure actuelle ils ne savent plus obtenir de prêt, leur salaire est insuffisant..."
-" Je connais un mec, ses locataires ont défoncés les portes et les ont brûlées..."

Gare du midi. 
Des mecs attendent assis sur les bancs ou par terre entourés de sacs poubelle 
dans la petite cabine du photomaton un grand black recroquevillé sur sa besace.
Plus personne à l'info ni à la vente de tickets.
Pas de flics.
Deux jeunes japonais cherchent la navette introuvable vers l'aéroport de Charleroi.
Deux femmes appellent un taxi.   
Un yellow men surgit du quai 19

En face dans la rue un vieil homme peut être pas si vieux
les cheveux gris en pétard sous sa casquette de cuir noir
explore les deux grandes poubelles en plastique bleu
extirpe un sandwich sous cellophane un pied de céleri vert.

Prosternées devant un gobelet vide en carton usagé 
quatre jeunes filles à genou 
en prière aux quatres coins de la rue
quatre degrés sous la pluie sur le sol glacial.
Quatre euros dans l'horodateur pour 2heures de parking.

3h du mat
Une bande de mecs en costume cravatte passe sur le boulevard.
A côté du casino un type sans âge est assis sur le sol  
une barbe de trappeur des chaussettes en laine dans des 
sandales en toile crasseuse 
les yeux au sol un grand bagage usé graisseux posé à ses pieds.
Un jeune gars en veste de cuir noir marche à grands pas 
parle tout seul s'agite s'énerve se fâche frappe le vide.
Un vieux barbu en pardessus foncé avance lentement un grand 
sac chinois chargé à chaque main.
Une femme absolument pétée un énorme barda sur le dos 
des sachets plastiques plein les bras.
Les lumières du Quick sont allumées les chaises sont debout 
sur les tables  et le sol est  trempé du nettoyage.


Emmitouflé dans une veste de l'armée du salut crasseuse au col et aux manches 
un mégot au coin de la bouche une canette à la main
le type sans dents à califourchon sur le dossier du banc
crachote des mots et des postillons.


Un homme ou peut être une femme filiforme et boiteuse dans en
long imperméable beige très ajusté.
Sur sa tête un bonnet rouge.
Elle longe la bourse dans le no man's land puant l'urine entre
les barricades des travaux et les murs 
un gobelet de carton vide à la main.