09/09/2013

MEXICO

A 15 ans Analy (la fille d'Eva) n'est pas rentrée à la maison après une fête.
Elle est partie vivre chez Pépé dans un village éloigné.
Ils ont un bébé Ken et attendent un second enfant. 

Ils habitent avec les cinq frères et soeurs de Pépé.
Les parents sont partis travailler aux Etats unis
ils envoient de l'argent chaque mois. 

Pancho a battu Eva ses épaules sont bleues. 

Elle empaquette ses affaires et part habiter chez Analy avec ses deux derniers enfants Aidet et Omar.


Milka la cousine a suivi Lorenzo à l'âge de 15 ans après une fête. 

Elle vit chez sa mère avec ses trois petits Roberto Josmar et Elvira.
Lorenzo vient d'arriver aux Etats-Unis.
Il lui a envoyé sa première paie.

Eva voudrait entrainer Pépé aux States mais Analy ne veut pas qu'il la quitte.
Elle a peur de la traversée de la frontière. 

Pépé élève des coqs de combat.



Les hommes ont amené une grande caisse en carton pleine de bouteilles de bière.
Ils boivent assis sur le muret au bord de la rivière ou debout entre le bus et les voitures. 

La musique Norténia rythme l'après midi. 

Eva la voisine se repose assise sur une chaise en plastique dans la cour.
les gamins lancent des pierre roulent à vélo jouent dans la terre. 

Un paysan en sombrero passe au petit trot sur son cheval. 

La famille rentre en pick up d'un pique nique au bord de la rivière. 

Les chiens dorment au soleil.
Les cloches appellent les fidèles à la messe aux vêpres et au salut.

Le soir les hommes boivent encore se battent titubent grommellent s'endorment sur le sol.

La nuit au village dix chiens aboient. 
Vingt coqs chantent.

Trente camions roulent pots d'échappement libre à des vitesses de dingues sur la grand route.
Ils rétrogradent dans le tournant à l'entrée du village.
Les moteurs hurlent.


Il faut incinérer l'écureuil gris qui pue dévoré par les vers sous le goyavier.
Le lézard "cuija" grimpe sur le dessus du mur rose imite le bruit mouillé des baisers. 


Attaché à une longe le cheval du voisin Pédro traîne ses sabots
sur les feuilles sèches du manguier et crotte partout dans le jardin.

Pédro en chemise rouge et sombrero blanc tue le lapin gris
et le porte par les oreilles jusqu'à la cuisine.


Les enfants allument un feu, cuisent des saucisses et des marshmallows sous le tamarinier géant. 



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Mai 89 aéroport de Mexico DF.

Les bagages sont enregistrés.
Les adieux se prolongent. 

Le gamin d'un an traine dans les pieds. 

Sa sœur petite blonde et pataude de trois ans marche s'éloigne disparait. 

La mère hurle cherche sa fille. 

Les gardiens téléphonent. Tout le monde court appelle. 

La voilà toute seule à côté de la porte de sortie. 



Le matin au réveil le ciel nous a fait cadeau d'un double arc en ciel.


Trois petits trépignent s'embêtent attendent.
Leur mère grande et blonde ( tout le monde la regarde) porte une petite fille sur ses épaules.

Les passagers de l'avion en provenance de New York font la file
passent aux douanes reprennent leurs bagages apparaissent dans la salle d'arrivée.
Tout le monde s'excite les enfants crient appellent agitent les mains sautent en l'air.

Quelques personnes en costume cravate lèvent des pancartes avec dessus un nom d'hôtel ou de passager.

L'air du dehors sent la tortilla et le pot d'échappement.



Tu prends Insurgentes Sur, Corregidora après l'unif et Villa Olympica, au coin de la panederia.

Tu vois la rue de la Chiquita? Tu continues tout droit.
Tu passes devant la pharmacie le vendeur de liqueurs à gauche le marché.
Chez moi c'est une porte verte en métal.
Tu sonnes plusieurs fois et tu attends au moins 5min.
je viens du fond du jardin. Par temps clair tu verras le Popocatepetl depuis les fenêtres de l'atelier.
Tu n'as pas peur des oies et des dindes?



La ville de toutes les surprises.

A chaque coin de rue un spectacle émouvant de contes de fées ou la terreur la violence les voleurs les assassins
a chaque coin de rue un autre versant du monde 
serein ou violent familial ou disjoncté explose de couleurs 
ou s'enfonce dans le gris de la misère. 
Des maisons carrées qui n'ont qu'une pièce à côté de maisons géantes entourées de murs hérissés de tessons de bouteilles et de barbelés roulés.

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Chicken o pasta? les deux sont dégueus et puent la soupe en sachet.

Pas de télé individuelle un film idiot des news.
Un équipage et des passagers de troisième âge en route
pour New York en transit vers la Floride Miami 
et les plages pour vieux.

Des heures a survoler l'océan. Au dessus du Québec la mer gelée. 

En cas de crash le coussin du siège servira de bouée.

Une file d'une heure pour la douane.
Oui je suis dejà entrée aux Etats Unis.

Non je ne reste pas juste en transit.
Une photo. l'empreinte des indexes.

4 heures à attendre.
Free tax de long en large.

Décollage. Pollo o pasta?
La nuit s'étale sous l'avion.

Parfois au sol les lumières d'une ville dessinent des carrés des losanges.

Mexico apparait sur l'horizon.
On croirait que la ville sous une bulle.

Qu'en l'agitant il tombera de la neige.
Pollution? Brume?

20 minutes de vol au dessus de la ville avant d'atterrir
dernier virage au coin d'une tour.

22h Température au sol 13 degrés.

Un bruit sourd jour et nuit. 

A 7h un voisin klaxonne 5 fois. A 8h passe l'hélicoptère.

Toutes les dix minutes un avion survole la maison. 

Dans la rue Bajio presqu'au coin avec Anahuac un immeuble très délabré.
Au moins 50 chiens vivent à l'intérieur et aboient toute la journée.

vers 9h la cloche des poubelles.
10 heures un mec crie pour le Gaz plus tard pour les Tamales. 

Le vendeur de camotes fait siffler la chaudière qui les garde au chaud.

Vers midi la "vigilencia" viens chercher sa tune.


Le soir il faut remplir les citernes sur le toit.
L'alarme de la voiture du voisin sonne vers 22h30.



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En tablier à carreaux bleus et blancs une vieille femme à la peau parcheminée.
Ses cheveux longs et gris pendent sur ses épaules
Assise sur un carton elle vend des balais des éponges de la poudre à récurer et des allumettes. 


Deux tables. Sur chacune un petit plat de sauce piquante aux tomates vertes.
Quelques chaises en plastique blanc. 

Accroupies autour d'un brasero deux vieilles ridées comme des pommes cuisent des tortillas bleues. 

Une carriole vend des refrescos et des tortas.
Une autre des fruits frais papayes mangues oranges mandarines et pommes.



Ola joven! Le serveur de 54ans sert 
les fameux petits déjeuners dans le restaurant réputé.
Du pain fait maison du jus de mandarine d'orange de pamplemousse pressé sous vos yeux.
Des oeufs de fourmis au beurre.
Des omelettes aux fleurs de courgettes ou de cactus.
Des oeufs à toutes les sauces.

Quatre serveurs s'agitent autour d'un groupe.
La réceptionniste oreillette coincée sur l'oreille dispatche les clients.
Elle conduit une très riche vieille dame a sa place habituelle. 600 personnes font la file chaque jour sur le trottoir en face et attendent une table.



Derrière la cathédrale des couples et des familles piqueniquent assis au bord du mur.
En face une vingtaine de toilettes publiques en plastique bleue forment une ligne et bouchent la vue sur le zocalo.

Des groupes de flics armés en gilet pare balles se promènent partout. 

Des milliers de gens font la file pour visiter l'expo gratuite de photo installée au centre de la place. 

Une vieille indienne pratique une "limpieza" avec de la fumée d'encens pour une bourgeoise mexicaine.
Un aveugle déboule à toute vitesse la canne en avant
grimpe les escaliers traverse l'avenue et se perd dans la foule.



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Une statue géante de Jean Paul II en bronze au coin de la place entre la vieille cathédrale et la nouvelle.

A côté une papa mobile et dedans le déambulateur et le fauteuil papal souvenirs de sa visite en 2005.

Les familles se photographient devant la photo couleur du pape collée sur la carrosserie.

Plus loin un prêtre bénit la foule et asperge tout le monde d'eau bénite avec un goupillon.

Les fidèles achètent des messes et des prières au guichet derrière la photo de la vierge. 

Un magasin vend des statues des chapelets des bougies.



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Sin Mais no hay pais...Sin frigoles tampoco...viva Mexico...Viva el campo.

Ceux de Guanaguato brûlent un tracteur devant le monument de la Révolution. 

Des dizaines de milliers de paysans sont venus de toutes les provinces.

Avec calme et une terrible dignité ils défilent remplissent le Zocalo. 

Des syndicalistes hurlent dans un micro et écrasent toute velléité de pensée personnelle.

Un cordon de milliers de flics entoure la place.

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La vierge de Guadalupe brodée sur les t-shirts.
En photo 3D collée sur les fonds d'horloge.
Sérigraphiée sur les paniers les DVD les bougies les chapelets les serviettes de bain.
Reproduite dans les cadres avec une ampoule à l'intérieur et des dorures. En poster.
En statues de plâtre peint ou de plastique moulé.

Des femmes des hommes traversent la place à genoux.

L'image originale de la vierge est accrochée très haut sur le mur de la nouvelle basilique.

Une série de tapis roulants dans les deux sens permet aux fidèles de passer et de repasser devant la vierge pour pleurer prier prendre des photos.