09/09/2013

AUSTRALIE EN 2010

Un garçon une fille. Copies conformes du père.
Lunettes en loupes dents en avant menton fuyant cheveux noirs filasses.
Un Français ici depuis trois ans parle franglais confond écorche chaque mot dans les deux langues.
Pour son anniversaire le garçon et la fille lui offrent des petits cakes colorés et décorés d'une bougie
Un jeune couple d'Italiens vend un break Toyota pour partir en Thaïlande.
Dans la cuisine commune chacun à son tour squatte le réchaud le frigo les casseroles
et s'installe à une petite table ronde en plastique imitation Formica.

Le premier septembre la mid saison commence les prix augmentent de 2$Aud.

Un vieux très vieux en pull rouge pousse un déambulateur dans l'allée centrale asphaltée 
toute l'après midi.

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Les restos sur la jetty en bois.
les gamins lancent des frites dans l'eau du port.
Des spot sous la surface éclairent une myriade de petits poissons.
Sept ombres géantes remonte des abysses
lentement
l'une après l'autre pour un ballet surréaliste.
Sept corps immergés aux grosses lèvres jaunes
délicatement gobent les patates.

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Barbara septuagénaire nue rose rebondie sillonne le camp sur sa trottinette électrique.
Happy hours de 16 à 18h.
Assis en rond sur des chaises pliantes de métal 
comme en thérapie les tout nus 
un verre de bière de vin blanc ou d'eau à la main 
applaudissent pour l'anniversaire de Suzan 
le départ de Miranda et l'arrivée des Belges.

Après le dîner Brian connecte son PC 
abrité sous l'auvent de sa caravane.
Des slows sirupeux de "crédence clear"" water revival" 
hurlent dans la nuit.

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les Aussies derrière les guichet 
de la poste du super marché 
de la pompe du rest house du motel.

Les abos assis en rond sur la pelouse 
sous l'eucalyptus centenaire.
Une femme âgée pieds nus 
en tshirt gris aux manches déchirées
entre dans la poste 
fait le tour 
regarde 
sort.

Un vieil homme un peu tordu 
les cheveux gris emmêlés 
en vieux survet
de coton noir poussiéreux plein d'accrocs
sort du parc 
traverse la route 
grimpe les escaliers de la poste
s'accoude à la rambarde de fer.

...

Les deux gamins allongés dans le courant
le bébé rouge comme un homard
la famille le père le fils la mère la fille 
assis en rond au milieu de la rivière
trempent dans l'eau brûlante.
Suent comme au sauna.

Des glouglous à l'odeur de souffre.
Des araignées géantes en dessous de chaque feuille.
Des varans glissent le long des berges.

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Un couple debout regarde les kangourous.
Un grand roux de 1m50 s'approche 
empoigne la jambe de la femme 
se frotte comme un chien.
l'homme s'interpose
La bête se redresse le prend dans ses bras et serre.

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Vingt kilomètres de piste rouge droite vers l'horizon.
Au bout une ferme et un camping sur la falaise au dessus de l'océan.
La vieille fermière à l'accueil rustaude et Courte sur patte 
un dollar au fond de l'oeil
surveille les vieux qui tapent la carte sous la paillote.

Deux femmes très âgées rient fort s'exhibent en maillot sexy 
une serviette sur l'épaule.
Un vieillard adipeux en short raconte une blague salace.
Un septuagénaire desséché trimballe un pot de nuit.

Les caravanes accolées aux sanitaires pour les mois d'hiver.
Cernées de plantations de tomates et de fleurs en pot.
Génération générateurs. Un ronron obsédant jour et nuit.

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Sous un eucalyptus.
Pas de croix pas de nom.
Un amoncellement de fleurs artificielles 
et de coquillages blancs.
Un mobile rose suspendu à une branche.
Un nid d'oiseau et trois petites sculptures d'angelots blancs.
Une chaise de jardin en plastique rouge fané installée à côté.
En conversation.

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Un nain.
Une chinoise en collants noirs tutu de tulle rouge.
Une grosse fille rit. Miss piggy toute en rose
grosses mamelles gros nez.
Un ado torse nu peint en vert Hulk.
Une bande de gamines hurlantes filiformes en talons aiguilles
aux décolletés vertigineux.

Sur l'horizon trois baleines soufflent des geysers d'eau.

Plantées dans le ciel noir.
Etoiles astéroïdes planètes gaz galaxies.
Des milliards de millions de billions.
Abstrait infini.
La lune se lève à l'envers. Se couche à l'endroit.

5h du matin.
Un jeune type le crane rasé.
Chemise rouge jeans bleu appuyé sur son Ute Toyota.
Tousse racle crache allume une clope.
S'endort sous son pick up
ses Blunstones posées sur les racines d'un eucalyptus.

Un poisson énorme les nageoires droites coupantes comme du métal.
La raie ronde du panneau ''warning''.
Une armée de crabes bruns et verts de 10cm.
Un octopus brun.
Une petite pieuvre translucide
Deux requins de 30 et 80cm.

La femme obèse en rose et blanc traverse la rue.
De grosses cuisses de gros seins.
Le vent soulève sa jupe translucide.

Deux femmes Aborigènes
devant la vitrine du ''Libido'' sur James street.
La plus jeune complètement défoncée rit crie hurle
devant les Sex Toys roses fuchsia.

Le soleil se couche.
Les vaches du bush s'allongent sur l'asphalte encore tiède.
Ruminent chauffent leurs mamelles.

Un kangourou roux s'explose sur l'avant gauche du Yute Toyota blanc.

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Sur la jetée les mouettes dansent pour des frites.
Un pécheurs sur son pliant
Des touristes venus du bush en bus
un verre à la main face au coucher du soleil.
Des tourbillons d'eau de boue brune épaisse opaque
Invisibles les crocodiles les pieuvres les requins les raies les crabes.

Le corail mauve à fleur d'eau fragile vivant.
Les reflets d'or de la lumière sur les poissons minuscules ou énormes.
Bleus fluorescents jaunes clown verts pomme bruns noirs jaunes
rouges blancs rayés transparents mouvants.

La petite pieuvre grise s'agrippe à la main du gamin
grimpe sur le bras se ventouse au biceps
perd une tentacule.

Un aigle accroupis dans les broussailles une proie coincée entre ses serres.
Le ranch Boologooro: quatre baraquements dispersés posés sur la terre nue.
Le soleil de plomb.
Le long de la Nord West.

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Coincés contre la palissade
dans les crottes de chien les détritus
le seul robinet d'eau froide
la puanteur acide et fade des eaux usées de vaisselles
dégraissées au concentré de détergent
la caravane Jayco et le bbq saucisses oignons
Deux gamins dorment dans la Falcon aux roues crevées.
Des serviettes opacifient les vitres.

Complètement bourré à la bière et à l'herbe
Le pêcheur sur son bateau
zigzague relève les filets à crabes dans les dédales de la mangrove
sous l'oeil rougeâtre des crocodiles.

La grenouille énorme vert fluo coincée au fond de la cuvette des wc.

Un temps de toussaint en juillet dans le désert.
Le vieil abo maigre pieds nus encapuchonné dans son sweater gris foncé
titube dépasse la pompe sur kooringa street arrête une voiture tend un billet.
La toyota ute de police passe. Le vieux disparait avalé par la pluie.

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Parallèle à la Victoria hwy une piste de terre rouge part tout droit jusqu'à l'horizon.
Une clôture une pancarte: no alcool no pornography.
Un rond de baobabs le long de la route devant la réserve.
Les traces d'un feu de camp au pied des troncs entre les racines calcinées.
Des sacs énormes en gros plastique gris clair bourrés de vidanges et de canettes de bière posés à côté des poubelles métalliques jaunes.

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